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Le blog d'Etienne DUBOIS
11 octobre 2009

Concurrence

 

Tout le monde sait bien que ....
« on n'a pas trouvé mieux que la concurrence pour faire progresser l'économie » ....
Tout d'abord je pourrais dire plein de choses sur « progresser » et sur « économie » ; je me contenterais, dans ce texte, d'écrire sur la concurrence.
La concurrence ... on n'en discute plus. Il est acquis que la concurrence « c'est bien », que c'est le moteur qui fait avancer la société, que c'est la motivation des travailleurs, que c'est le progrès et que de toutes façons on ne peut pas faire autrement. Non seulement il n'y a pas de débat, mais tout débat est vraiment balayer comme étant à priori rétrograde.

Pourtant, il faut toujours remettre en question les évidences.
Pour cela, il faut reprendre le raisonnement à son début. De quoi l'Homme à besoin pour vivre ? C'est une très vaste question et en plus il faut accepter que chacun puisse avoir une réponse personnelle. Toutefois, il est possible d'englober toutes les réponses dans deux propositions : l'homme doit satisfaire des besoins primaires vitaux (se nourrir, se vêtir, se protéger, se reproduire, ...) et l'homme se met à a recherche du bonheur. La deuxième proposition est pour le moins très ouverte. Il peut s'agir de satisfaire des besoins secondaires, d'établir des relations humaines, de rechercher des plaisirs ... Pour satisfaire leurs besoins, les hommes doivent s'organiser pour produire. La façon dont ils s'organisent constitue un sytème économique.
Or rien, jusque là n'indique que la concurrence soit la meilleure solution pour produire ce qui est utile. L'émulation est sans doute un facteur de développement, la concurrence pas forcément. En effet, s'organiser, c'est déjà échanger, se mettre ensemble voire coopérer. Et il n'y a aucune raison pour que le « faire ensemble » soit moins performant que le « faire contre ». Coopérer est toujours plus intéressant (économiquement, socialement et humainement) que d'essayer de faire, chacun dans son coin, mieux que son voisin. Dans la coopération, il y a de l'émulation, tout autant que dans la concurrence. Il n'y a pas de lien de cause à effet entre concurrence et émulation et surtout il ne faut pas faire semblant de confondre les deux.

Alors que s'est-il passé ?
Nous avons mis en place un sytème basé sur l'économie de marché ou l'offre vient s'ajuster à la demande (satisfaire des besoins) sur un marché (physique ou virtuel). Ce système fonctionne assez bien (en tous cas largement aussi bien qu'une économie planifiée). En même temps s'est developpé le capitalisme (propirété des moyens de prduction par les apporteurs de capitaux). Le capitalisme conduit à une concentration des moyens de production et tend vers le monopole de production. L'offre et la demande sont alors déséquilibrés (le producteur est en mesure d'imposer ses conditions (en particulier de prix) aux demandeurs. Pour réguler de tels marchés les pouvoirs publics ont mis en place un certains nombres garde-fous : loi anti-trust aux USA, organisation de la concurrence entre producteurs, nationalisations, ...
L'organisation de la concurrence apparaît donc comme un remède à un problème posé pour adapter le système capitaliste à l'économie de marché. La concurrence n'est pas un préalable au fonctionnement de l'économie.
Proposer la concurrence comme une nécessité, voire comme un progrès ou une bonne chose est une aberration. La concurrence en économie, c'est la concurrence entre les individus apprise dès l'école ; c'est la concurrence entre les entreprises, entre les groupes , entre les pays. La concurrence ne peut amener qu'à la montée de l'individualisme, à l'opposition et aux conflits durs. L'Homme a besoin de coopération, de vie en groupe ; l'Homme ne peut pas être réduit à une simple machine à produire ; il est aussi à l'autre bout de la chaine ; il est aussi consommateur (au sens noble) c'est à dire qu'il cherche à satisfaire ses besoins en biens et services et en bonheur. On ne peut pas baser une économie sur la concurrence. Que le traité constitutionnel de l'Europe, par exemple, explique dans ses premiers articles que les pays sont d'accord pour mettre en place une concurrence libre et entière est une aberration humaine. Le système économique ne fonctionne pas pas produire des biens dans la concurrence la plus parfaite ; il est d'abord et avant tout au service de l'Homme et au service des ses plus hautes aspirations. Une constitution ne peut pas tirer vers le bas ... elle devrait élever !

Nous sommes vraiment dans une drôle de situation. Elever au rang d'objectif à atteindre un simple moyen de corriger des erreurs est une faute grave que commet notre société. Une faute !

Etienne DUBOIS

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  • Une autre façon d'appréhender l'économie. Penser globalement, agir localement . Ni capitalisme, ni communisme : on peut inventer de nouveaux rapports sociaux avec un système qui pourrait s'appeler le CAPITAL-TRAVAILLISME
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