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Le blog d'Etienne DUBOIS
24 février 2013

QUELLE CRISE !

« Quelle crise ! » ou « quelle crise ? » ou « quelles crises ? »

 

On entend beaucoup parler de crise … quelquefois on entend préciser « crise économique » ou « crise financière ». Dans son acception large, ce terme a toujours une connotation négative.

Mais là encore, il y a nécessité de préciser de quelle crise on parle. Un article précédent indique que les soixante dernières années ont toujours été des années de crise … il faudrait mettre crise au pluriel, pour bien indiquer que le crise pétrolière de 1973 n'est pas la crise de 1968, ni celle 1995 … Bref, il y a de nombreuses possibilités de crises.

 

Il me semble qu'on peut classer les crises en deux catégories :

 Les crises de « croissance » qui seraient issues de déséquilibre entre deux grandeurs économiques qui devraient normalement tendre vers l'équilibre : production et consommation par exemple (crise pétrolière de 73), épargne et investissement, etc. Ces crises sont dues à une mauvaise gestion du court et moyen terme et peuvent être régler par un nouvel ajustement des grandeurs en déséquilibre. Ce réajustement n'est pas forcément facile à réaliser et sous-tend souvent quelquefois des conflits sociaux et politiques qui se règlent parfois dans la douleur voire dans la guerre. Bref, ce genre de crise n'est pas forcément une « petite » crise.

Nous devrions nommer ces difficultés par les termes de « déséquilibres » : déséquilibre économique de production, déséquilibre financier ….et garder le terme de CRISE pour désigner les crises de développement.

 Les crises de « développement » qui induisent des modifications importantes des super-structures de nos « économies ». Comme les crises de développement des adolescents, ce genre de crise n'est pas forcément « négative » en ce sens qu'elle n'induit pas forcément un déséquilibre mais emmène vers un nouvel équilibre. La crise est parfois dure à vivre, mais elle conduit vers une nouvelle étape de développement. Pour celui qui subit la crise, c'est dur …

L’industrialisation de la fin du 19ème siècle a provoqué de nombreuses difficultés, bien que le développement qui ait suivi ait été globalement positif (même si c'est discutable). Le moteur à explosion a été une catastrophe pour les constructeurs de diligences.

Nous sommes arrivés actuellement à un tournant du développement mondial. Pour de très nombreuses raisons (en particulier écologiques) notre modèle actuel a vécu. Il est nullement envisageable d'imaginer, même un instant, de pouvoir généraliser à l'ensemble du monde notre « modèle ». Et un modèle qu'on ne pourrait pas généraliser ne peut pas, justement, constituer un modèle. Il est donc condamné !

Et nos actuels « constructeurs de diligences » souffrent … Faut-il les aider, même avec de très bonnes raisons, à garder la tête hors de l'eau ou faut-il accompagner, faciliter voire accentuer leur déclin pour passer plus vite à autre chose ? Faut-il accompagner la mutation ou faut-il tout mettre en œuvre pour retarder les « effets de la crise » ? Le papillon subit, dans son développement plusieurs crises extraordinaires …. mais doit-on tout faire pour empêcher la chrysalide de devenir papillon ? Que se passerait-il si on mettait tout en œuvre pour rafistoler à tout prix une chrysalide qui commence à s'ouvrir ? Un homme un peu conservateur , affolé à la vue de ce qui arrive, serait sans doute tenté de mettre quelques gouttes de super-glue sur les premières fentes qui apparaîtraient … On pourrait même appeler cela du « recollement productif » et créer un ministère chargé de cela !

 

Nous serions donc en train de vivre une vraie crise.

Notre vieux monde s'en va et nous devons construire autre chose !

Nous ne devons pas nous attacher à tout prix aux vieilleries ; nous devons au contraire nous tourner vers l'avenir et inventer un nouveau monde. En sommes-nous capables ? Nous pouvons en douter quand on voit comment nos dirigeants (et d'autres) se raccrochent à grand peine au passé et n'ont aucune idée pour mettre en place une éventuelle « nouvelle économie ». Nombreux sont ceux qui « vont chercher la croissance avec les dents », ceux qui se défendent « un redressement productif » des constructeurs de « diligences », ceux qui ne voient d'avenir que dans le toujours plus d'énergie nucléaire, ceux qui ….

Les ventes de voitures automobiles diminuent : est-ce une mauvaise nouvelle ?
Nos « amis » n'achètent pas de Rafale, l'avion de combat de Dassault : est-ce une mauvaise nouvelle ?
La production d'énergie nucléaire diminue dans le monde : est-ce une mauvaise nouvelle ?

L'argument massue servi très fréquemment est qu'il faut « tout faire pour sauver l'emploi ». Et bien NON ! Il ne faut pas faire n'importe quoi pour sauver l'emploi. S'accrocher désespérément a vouloir sauver l'emploi des ateliers de production de diligences est une bêtise. Il vaut mieux accompagner « l'industrie de la diligence » vers une reconversion harmonieuse pour produire des biens et des services compatibles avec un développement plus en phase avec les perspectives d'avenir.

Chaque jour, nous constatons l'usure de notre vieux monde et ce qu'on nous présente comme des catastrophes économiques ne sont que les indices d'un changement profond en cours. Notre vieille terre nous indique la voie à suivre : respectons-là et engageons-nous dans un véritable développement durable.

 

L'avenir est à un monde plus solidaire, plus écologique, moins destructeur.

Quand Pierre RAHBI indique qu'il faut que nous changions de paradigme, il s'agit bien de cela. Il faut abandonner nos certitudes ; il faut savoir se laisser bousculer pour accueillir une autre façon de penser l'avenir. Il faut construire sans idées préconçues, aller de l'avant.

La crise est une chose merveilleuse qui nous arrive : ne la transformons pas en catastrophe en essayant de recoller les morceaux d'un monde dépassé. Au contraire, accompagnons ces changements avec l'espoir de construire une société plus égalitaire, plus libre et plus fraternelle.

 

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  • Une autre façon d'appréhender l'économie. Penser globalement, agir localement . Ni capitalisme, ni communisme : on peut inventer de nouveaux rapports sociaux avec un système qui pourrait s'appeler le CAPITAL-TRAVAILLISME
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