Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog d'Etienne DUBOIS
15 novembre 2014

Le CHOMAGE est la cause de la crise

La productivité du travail augmente
La productivité du travail est la quantité de biens & services produits par unité de travail (par exemple nombre de pièces produites par heure par un ouvrier, valeur de la production d'une entreprise par travailleur, etc.). Dans le graphique ci-dessous, il s'agit du PIB par actif occupé .
Grande

productivité1


La productivité du travail a pratiquement toujours augmentée et plutôt de façon exponentielle. Cette augmentation ne s'est pas faite par hasard ; c'est une volonté de l'homme d'obtenir plus (ou autant) en se fatiguant moins, en travaillant moins.
Nombreuses sont  les recherches qui sont menées dans ce but : utiliser l'énergie non-humaine, automatiser, rationaliser, etc. Une bonne partie du génie humain a été mobilisé pour cela. Et c'est, en soi, une bonne chose.


Que faire de cette « manne » ?
Il y a trois degrés pour analyser les conséquences de cette augmentation de productivité du travail.
- l'augmentation de productivité n'est pas suivie d'une diminution du temps moyen de travail : la production augment alors ; on est alors en période de croissance du PIB. Si la production augmente, la consommation augmente aussi. Ce fut globalement ce qu'on connut durant la période des trente glorieuses.
- l'augmentation de productivité est compensée par une diminution du temps de travail : c'est globalement ce qui s'est passé dans la première moitié du XXème siècle.
La production a été multiplié par deux ; le temps de travail est passé de 70 heures (10 heures pendant 7 jours) à 40 heures (5 jours à 8 heures)2
- l'augmentation de productivité est supérieure à ce que peut « absorber » la croissance. C'est globalement ce qui se passe depuis les années 80. La productivité du travail augmente de façon exponentielle (elle a été multipliée par 4 ). Si tous les actifs restent alors au travail avec les mêmes horaires, on devrait alors avoir une augmentation extrêmement importante de la consommation pour absorber toute la production…. ce qui est impossible car la consommation est relativement rigide     , la distribution de revenus doit être équitable pour avoir suffisamment de demande solvable … et une croissance effrénée (ce qui serait les cas) aurait des conséquences environnementales catastrophiques.
Or que se passe-t-il depuis les années 75 ?
la croissance diminue très fortement … ce qui est en contradiction (apparente) avec une augmentation importante de la productivité du travail.

croissance


Le marché du travail se rétrécit.
La productivité du travail augmente.
La production n'augmente pas …
Donc la quantité de travail baisse ; et comme on ne réduit pas la durée « légale » du travail ...on créée  du CHOMAGE !
Nous répartissons le travail de façon très spéciale : 100 % pour certains et 0 % pour les autres.
Cette répartition du travail amène plusieurs difficultés:
- une part de plus en plus importante de la population (les chômeurs) s'appauvrit et consomme moins.
- la présence de plus en plus prégnante du chômage conduit à des comportements de report des dépenses voire de leur réduction même chez ceux qui ne sont pas au chômage .. mais qui pourraient y être un jour.
- le chômage conduit à une nouvelle répartition des richesses : plus pour le capital et moins pour le travail, les salariés ayant un  moindre pouvoir de négociations.

… et on entre dans un cercle vicieux .
Moins de demande solvable qui entraîne moins de production … avec une productivité du travail qui continue malgré tout de croître nous amène forcément des besoins moindre de travail que nous traduisons par du chômage en plus !
Il suffit de refaire un tour, puis un autre tour, etc.
Nous avons réussit par ce tour de passe-passe à transformer une bonne idée (produire plus en travaillant moins) en une catastrophe économique.

Sortir de l'impasse ?
Remontons le raisonnement pour savoir où nous avons fauté …
Augmenter la productivité du travail est une bonne chose …
Mais il faut en tirer les conséquences : dans une période de croissance faible, la quantité de travail nécessaire est alors bien moindre . Il y a un équilibre à trouver entre quantité de travail nécessaire, productivité et production …
Productivité = production / travail
Si la productivité augmente beaucoup, si la production augment très peu, alors le travail diminue. Le problème est de répartir le travail entre les travailleurs !
On a vu que la répartition 100%/0 % n'est pas bonne ….
Pourquoi pas 50/50 ?

la semaine de 4 jours, de 3 jours ?
Une diminution importante de la durée du travail permettrait de résoudre une bonne partie de nos problèmes.
Le chômage diminuerait et disparaîtraient avec lui les difficultés liées à son existence (appauvrissement, mauvaise répartition des richesses, équilibre capital/travail, etc.)
Mais comment pourrait-on financer cela ?
- par une meilleure répartition des revenus de l'entreprise (moins pour le capital et plus pour le travail)
- en utilisant les moyens qui financent le chômage (fonctionnement des Pole Emploi, indemnisations des chômeurs, …)
- en diminuant les cotisations sociales des entreprises qui recrutent (financement de l'assurance chômage).

Il faudrait sans doute passer à trois jours pour revenir au plein emploi.
Mais il sera peut-être bien difficile de vouloir rattraper 50 années de retard en une seule fois. Par contre, faire un pas trop petit ne serait pas significatif et n’entraînerait pas suffisamment d'améliorations. Pour les « petits pas », il aurait fallu commencer il y a cinquante ans !
Un passage à quatre jours très rapidement s'impose : le financement est possible et les bienfaits évidents : nous pourrions descendre vers deux millions de chômeurs et de sans emploi (ce qui est encore beaucoup trop) et nous pourrions briser le cercle vicieux de la déflation et de la décroissance.
Puis,  il faudrait s'atteler très vite à étudier une nouvelle baisse de la durée du travail.

Diminuer la durée du travail ce n'est pas seulement une obligation, c'est une recherche constante de l'Homme.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog d'Etienne DUBOIS
  • Une autre façon d'appréhender l'économie. Penser globalement, agir localement . Ni capitalisme, ni communisme : on peut inventer de nouveaux rapports sociaux avec un système qui pourrait s'appeler le CAPITAL-TRAVAILLISME
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité